Il était une fois...
Chapter I ♠ Previously, in the nightmare…
Je ne sais pas trop exactement quand tout ça a commencé. Est-ce quand j’ai rejoins la Résistance ? Non, c’était bien avant. La Résistance a marqué le début de quelque chose d’officiel, d’énorme, d’effrayant dans ma vie. Mais en réalité, les choses ont commencé à s’effondrer bien avant. Parce que oui il ne faut pas se mentir : que ce soit mon entrée dans la Résistance, ma soif de vengeance et les risques que l’on prenait à lutter contre les mangemorts, tout était voué à l’échec et me destinait à un bien sombre avenir. Comme tout le monde dans le monde magique. Ou presque.
Je pense que tout a commencé à la mort de Lily-Rose. Je n’avais que 13 ans qu’on m’amputait déjà d’une partie du cœur, laissant le reste broyé par le remord et l’envie de vengeance, avec une vie aux allures dévastées. La mort de Rose m’a laissé vide, avec pour seule ambition la vengeance. La manipulation, les mensonges et la torture des pro-mangemorts n’ont fait qu’aggraver la peur et la douleur qui me rongeait déjà. Puis les affrontements ont fini par éclater au sein de Poudlard, et à seulement 17 ans et grâce aux convictions d’Ayden, je suis entrée dans la Résistance. J’aurais pensé que ce nouveau statut, le fait d’être membre de quelque chose, l’envie d’être active dans un projet plus grand que moi, m’aurait motivé et m’aurait donné une nouvelle raison, toute fraîche et toute propre, pour avancer, survivre, et surtout me relever. Mais rien y à fait. Voir nos partenaires partir pour des combats et ne jamais revenir, en voir partir à la chaîne pour se faire torturer ou tuer et voir leurs yeux s’éteindre sous les coups d’un mauvais sort… Tout ça a fini par m’achever. La guerre s’est terminée, et j’étais là, en piteux état. Je pouvais m’entendre me fissurer de toutes parts. J’entendais les craquements de mon cœur déjà amoché se frayer un chemin jusque dans mes entrailles et mon âme. J’étais broyée, engloutie par toute cette haine et cette douleur. Je pensais que jamais je n’aurais pu tomber plus bas. Mais c’est faux. On ne sait jamais réellement ce que nous réservent les aléas de notre vie. On ne sait jamais jusqu’où nous pouvons tomber. Et on ne sait jamais, je dis bien jamais, jusqu’à quel point l’enfer peut être noir. Si je pouvais encore prétendre à une certaine forme d’innocence étant plus jeune, ce n’était définitivement plus le cas.
J’ai coupé les liens avec mes parents justes après les avoir envoyé habité en Nouvelle-Zélande. Il n’y a jamais assez de kilomètres pour s’éloigner des mangemorts. Je ne sais pas s’ils pensent encore à moi ou s’ils vivent des jours heureux là où ils sont. Je sais juste que lorsque je leur ai annoncé que j’allais me marier et qu’ils devaient quitter le pays, ils ne comprenaient pas. Ils m’ont tout de même écouté et ma mère, me connaissant parfaitement, savait qu’ils seraient mieux à l’autre bout du monde.
Mon mari connait l’existence de mes parents, mais il doit bien être le seul de ma nouvelle vie. Je l’ai connu alors que j’étais au plus mal. Il est venu me chercher, alors que je n'étais plus rien.
Chapter II ♠ When he found me
La nuit était tombée depuis longtemps déjà et les sorciers, en dehors des sang-pur, s’étaient tous réfugiés chez eux depuis un moment. Le Chemin de traverse était désormais prêt à accueillir les trafiquants de papiers, les patrouilles de mangemorts et qui sait quoi d’autres de bien pire. J’étais assise dans un bar, seule, engloutissant des whisky pur feu à l’appel, noyant mon chagrin qui me paraissait dérisoire au fil des verres, fulminant sur quelque chose que j’avais oublié et jurant dans mon coin. Personne ne faisait attention à moi dans le coin le plus sombre de la salle, et c’était tant mieux. Si par malheur on venait à me demander mes papiers, j’étais fichue. Mais qu’importe, au final. La seule chose que je désirais, c’était en finir. Cela faisait 2 ans déjà que tout était fichu dans le monde magique. Mais ce qui me rongeait le plus, c’était la perte de mes amis. Qu’étais-je à présent ?
C’est à cet instant qu’il s’est approché de moi, tel le lion surveille sa proie avant de la piéger et de lui tordre le coup. Je n’étais rien de plus qu’une pauvre gazelle perdue dans l’espace désertique que représentais ma vie. C’était un sang pur, sans doute possible. Mangemort aussi, à 90% sûr. Et j’allais mourir, c’était certain. C’en était fini. De moi. De tout. Ou plutôt de ce qu’il restait. J’allais enfin être délivrée. Je me surpris même à fermer les paupières pour savourer cet instant qui allait me libérer. J’étais prête à accuser le coup. Mais rien ne vint. J’entrouvris les yeux, me demandant si la mort était venue me prendre, surprise par la douceur des choses. Mais j’étais toujours là. Dans ce bar aux néons trop forts, presque aveuglants. Avec une gueule de bois, ça paraîtrait parfais pour s’étaler parterre. L’homme se dressait devant moi, un demi-sourire sur le visage, presque sadique. Je n’avais aucune idée de ce qu’il pouvait me vouloir. J’étais sceptique. Inquiète. Mal à l’aise. «
Je peux m’asseoir ? » Non. Partez. La panique me prit soudainement, au ton aimable de sa voix, et me noua la gorge. J’hochais mécaniquement la tête, de peur de subir n’importe quel sortilège d’une seconde à l’autre. Il prit la chaise en face de moi et s’y posa avec élégance, sa grande cape reposée sur un de ses genoux. De nombreux regards se tournaient timidement vers lui, mais il n’y prêtait pas attention. Il avait les yeux rivés sur moi. «
Je ne vais pas vous demander vos papiers, je sais très bien ce qu’ils me diront sur vous. » Devais-je avoir peur ? C’est en tout cas ce que ses mots m’inspiraient. Il était si imposant que même l’idée de prendre mes jambes à mon cou me paraissait stupide. Je ne pouvais faire qu’une chose : rester clouée sur ma chaise, et attendre. Attendre la pluie, attendre un mot, attendre la mort, je n’en savais rien du tout. Mais une voix différente de la sienne me parvint, et je me rendis vite compte que je parlais. «
C’est mal de prétendre des choses sur des gens tel que moi. » Tel que moi ? Etais-je en train de prétendre être une Sang-Pur ? Mais quelle idée ? «Son sourire s’élargit davantage. «
N’essayez pas de m’avoir de quelques façons que ce soit. Vous n’êtes pas une sang-pur, et ça se voit tout de suite. Alors restez tranquille, soyez honnête avec moi et tout ira bien. » Il s’approcha de moi, comme pour masquer notre conversation. «
Vous savez très bien que j’ai le pouvoir de vous tuer à tout instant. » La peur. C’est la peur qui m’envahissait de toutes parts, prenant prise sur mon corps, sur chaque centimètre de mon être, sur moi, sur ma tête, mon esprit, mon âme. J’avais finalement peur de mourir. Voilà qui était risible. J’étais prête à en finir une minute auparavant, et voilà que j’éprouvais de la la peur à l’idée de mourir. Quelle idiote faisais-je. «
Je pense que nous pouvons nous arranger. Et trouver un intérêt commun. » Pardon? «
Vous me voulez quoi ? » C’est là qu’il m’expliqua comment et pourquoi nous devions nous allier. Il me connaissait et me cherchait déjà depuis un moment, se demandant s’il devait me capturer ou me tuer prestement. C’est comme ça que l’idée de m’utiliser lui était venu. «
Et comment ? » Je n’avais plus peur. J’avais juste envie de m’enfuir. J’étais désespérée. Ce type était en train de m’expliquer mon futur, de me dire que j’allais passer ma vie à ses côtés, prendre son statut de sang-pur, l’épouser et lui donner toutes les informations que j’avais. Mais quelles informations. Je n’étais rien. Une pauvre élève qui avait mal tourné et qui s’était réfugié dans l’alcool. Une personne qui avait tout perdu mais qui n’avait jamais rien eu. «
Vous pourrez ainsi profiter de tous les avantages d’une sang-pur. Vous y êtes gagnante. » Gagnante ? En quoi, J’allais me vendre à un mangemort pour le restant de mes jours, et j’étais gagnante ? Ce mec devait se faire soigner. «
Et si je refuse ? » Son sourire réapparu, plus grand qu’une heure auparavant, et il déclara, ses pupilles grises plongée au plus profond des miennes. «
Vous n’oserez jamais. »
Chapter III ♠ A new start
J’ai finis par m’habituer à lui, à son attitude, à ses sourires pleins de sous-entendus. J’ai finis par m’habituer au manoir, aux soins qu’on me prodigue, au silence de mort qui hante les murs de la bâtisse. Ce à quoi je ne me suis pas habituée, c’est à l’idée qu’Ayden a pu finir à Azkaban. Je vais souvent lui rendre visite, et je prétexte que c’est pour des informations confidentielles, que mon mari m’en charge, et que de toutes façons personne ne peut dire quoi que ce soit puisque je suis d’un haut rang. C’est ce qui me maintient en vie. Parce que nous avons des projets. Sa haine m’a contaminé et m’a réveillé de ma torpeur. Je n’ai pas retrouvé le Ayden de mon adolescence. Mais j’ai retrouvé un homme prêt à se battre pour faire bouger les choses. Et je serais là pour l’y aider. Pour Lily-Rose, pour mes amis, pour mes parents, pour moi. Pour notre liberté à tous.
Nous devons nous soulever.