Aujourd'hui, jour de congé. J'en aurais bien profité pour faire une grasse matinée, mais la force des habitudes est difficile à combattre. Et malgré l'arrêt de mon réveil, j'étais tout de même debout pour huit heure. Ce qui ne m'empêcha pas pour autant de me trainer dans mon appartement. Après tout, je ne travaillais pas aujourd'hui, pourquoi me dépêcher. J'allais pouvoir profiter de ma journée. Douche, passage rapide au dressing pour me préparer à sortir, aujourd'hui j'allais prendre mon petit déjeuner dans le bar que tenait Léo. Marchant dans les rues de Londres, je me dirigeais vers le chemin de Traverse. Passant devant un fleuriste, je m'arrêtais quelques temps. Des roses lui feraient sûrement très plaisir. Et cela la ferait sûrement sourire. Si vous n'avez jamais entendu le rire d'enfants en train de courir dans un champ parsemé des tâches rouges que formaient les coquelicots, alors vous ne pouvez même pas imaginer ce que peut être un sourire de Léonora. Et s'il y a bien une chose qui pourrait rendre ma journée plus belle, c'est bien ça. Heureusement, j'avais quelques pièces moldues sur moi. C'était toujours utile mine de rien. Et même si les fleurs n'avaient rien d'exceptionnellement magiques, elles restaient néanmoins superbes. Je m'étais finalement décidé pour un bouquet d'iris et de roses blanches. Quelques roses n'étaient encore que des boutons à peine éclot. Les iris étaient, eux, entièrement en fleur et leur parfum estival couvrait celui, plus frais, des roses.

Ce fût donc bouquet en main que j'entrais par le Chaudron Baveur sur le Chemin de Traverse, grouillant de sorcier, comme toujours. J'usais d'un sort pour protéger le fragile bouquet des éventuelles bousculades que je pourrais être amené à connaitre. Depuis quelques temps, il y en avait de plus en plus. En cause, les attaques subies par les nés-moldus, et plus rarement mais assez fréquent tout de même, celles endurées par les sang-mêlés. Me faufilant entre les passant je me dirigeais vers le café de Léo. Il était modeste mais remarquable et surtout remarqué par les sorciers qui passaient devant. Il était cossu, confortable, je lui trouvais ce côté un peu kitch qui plait à beaucoup de monde, tout en restant sobre. L'ancienne Gryffondor avait du goût, c'est certain. Elle avait su faire un décor dans la demi-mesure, pas froid et austère ni trop surchargé à la limite du troisième âge. Avec le beau temps arrivant, des tables avaient déjà fleuries sur la petite terrasse. Passant entre les quelques sorciers qui y flânaient déjà, je m'assis à l'une des tables encore libre sous le soleil. Posant le bouquet sur la table, j'attendais la jeune femme à qui il était destiné me fasse l'honneur de sa présence. Dans mon dos, j'entendais la porte tinter. Preuve que son petit commerce marchait bien. Elle avait su tirer pas mal de son expérience aux Trois Balais. Et puis, pour ne pas se leurrer, elle s'avait s'y faire avec les gens. Toujours joyeuse, enjouée, elle discutait facilement avec tout le monde. Cette proximité rajoutait encore à la chaleur qui émanait de ces lieux. Elle laissait paraitre ici ce qu'elle devrait aussi être dans sa vie personnelle, une femme aimée et aimante. Malgré cela, ce n'était pas le cas... Et pourtant, elle le méritait amplement.

Spoiler:

Samuel & Emily ϟ

Dans les rues de Londres, un bruit strident de talons claquant sur les pavés résonnait à plusieurs mètres à la ronde. Emily, aussi énergique qu'à son habitude, se dirigeait avec entrain vers le café de sa meilleure amie, Léonora. C'était son jour de congé et elle avait pensé pouvoir profiter pleinement de sa journée.. Seulement voilà: Max lui avait annoncé un entraînement de dernière minute et elle s'était retrouvée avec plein de choses sur le dos. Et ces "plein de choses" se résumaient en réalité en un seul mot: Jean. Elle s'était levée à l'aube pour s'occuper de sa fille de 6 ans, lui faire son petit déjeuner, lui donner son bain, la poupouner -certainement ce qu'elle préférait faire quand il s'agissait de s'occuper de sa fille. Elle avait ensuite du l’emmener avec elle pour acheter une potion contre la toux -Jean était malade depuis quelques jours- et avait finalement terminé son périple en la déposant chez la nounou avant d'aller déjeuner au café de Léo, comme elle l'avait prévu au départ.
C'est donc avec plaisir qu'elle aperçut l'enseigne, où elle savait qu'elle pourrait passer un moment de détente et de paix devant un bon repas. Non pas que s'occuper de sa fille soit une contrainte, elle adorait prendre soin de sa princesse ! Mais une petite pause ne faisait pas de mal, même pour une wonderwoman comme elle. La main en visière pour se protéger du soleil, elle chercha une table de libre des yeux. C'était une journée magnifique et elle comptait bien se faire dorer les bras le temps d'un repas. Il restait une petite table de libre vers laquelle elle s'avança, lorsque soudain elle reconnut l'homme assit à la table voisine: la plaie Scott.
Mais pourquoi fallait-il toujours que cet imbécile lui gâche ses moments avec Léo bordel ? La jeune femme soupira de contrariété, sentant la frustration monter en elle comme sifflait une cocote minute. Elle n'avait jamais put voir ce gars en peinture. Niais, vide de tout intérêt, il passait son temps depuis sa plus tendre enfance à lui voler sa meilleure amie. Emily elle ne voyait vraiment pas ce qu'elle lui trouvait pour qu'ils continuent ainsi à ce côtoyer au bout de toutes ces années. Ce qui était sur, c'est que dès leurs première rencontre, une guerre acharnée était née entre eux. Ou plutôt, l'ex Serdaigle menait une guerre solitaire contre lui, car Scott réagissait toujours avec une nonchalance déconcertante. Ce qui lui confirmait à chaque fois à quel point ce type était méprisant.

Scott ! Quelle mauvaise surprise, moi qui avait si bien commencé ma journée.. J'ai des aigreurs rien que de penser que je vais devoir prendre mon déjeuné en t'ayant dans mon champ de vision ! Je suppose que tu es encore venu faire le pot de colle auprès de Léo ? dit-elle tout en s'installant sur sa chaise. Elle croisa ses jambes fines et sexy sous la table, tout en allumant la première cigarette de la journée. Adieu le moment de détente et de paix dont elle avait rêvé...

 

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- Scott ! Quelle mauvaise surprise, moi qui avait si bien commencé ma journée.. J'ai des aigreurs rien que de penser que je vais devoir prendre mon déjeuné en t'ayant dans mon champ de vision ! Je suppose que tu es encore venu faire le pot de colle auprès de Léo ?

Une petite voix nasillarde qui portait pourtant plus loin que ce qu'on ne pourrait penser. Voilà ce que j'entendis en premier et qui décrivait à mon sens le mieux la jeune femme qui venait de faire éruption plus qu'irruption sur la terrasse du petit salon. La jeune femme en question, c'était Emily. La meilleure amie de Léo. Et celle qui pensait être ma Némésis, tout du moins, je le lui laissais croire. Elle jalousait depuis longtemps l'amitié que j'avais avec la jeune rouge et or. Et cela a toujours été ainsi. Autant dire que la vie ne fut pas rose tous les jours, car elle se trouvait aussi à Serdaigle. Nous étions arrivé en même temps à Poudlard. Et depuis tout ce temps, elle n'avait de cesse d'agir ainsi contre moi. Mais cela avait le mérite de me faire rire plus qu'autre chose, même si il pouvait arriver que cela m'agace à force. Dans le fond je trouvais cela surtout divertissant. Dans le fond, je l'aimais bien. Enfin, quand elle n'était pas constamment en train de me chercher.

- Il faut croire que tu t'intéresses beaucoup à moi pour voir ma présence dès que tu arrives quelque part Emily. Tu ne peux donc pas te passer de moi, au point de vouloir prendre ton déjeuner en ma compagnie ?

Un point partout, balle au centre. Je me redressais sur ma chaise, il y avait fort à parier qu'il y aurait bientôt de l'animation.

- Quant au pot de colle, tu devrais faire attention qu'il ne te tombe pas sur les chaussures. Je n'ose imaginer ce que tu pourrais faire à ce moment là. Où plutôt après, car sur le moment même, tu risques fort de ne pas pouvoir bouger d'un orteil.

Je souriais. La colère d'Emily serait probablement tellement forte que la colle elle même se désagrègerait pour ne pas avoir à subir son courroux. Mais comme on dit, chien qui aboi ne mort pas. Ceci dit, on dit aussi de se méfier de l'eau qui dort... En parlant d'eau, le soleil tapait fort, et je commençais à avoir soif.

-Et toi que viens tu faire ici ? A part jouer les "pots de colle" comme tu le définis si bien ?

La réponse ne se ferait sûrement pas désirée, et cette dernière risque bien d'être l'étincelle qui allait mettre le feu aux poudres et provoquer une de ces belles explosions comme dans les feux d'artifices. Ou bien ce serait une explosion dévastatrice comme peuvent l'être les bombes qu'utilisent les moldus pour se faire la guerre et qui déciment des milliers, des millions d'êtres humains. Une véritable arme de destruction massive qui ne laissait rien derrière lui, si ce n'est de la fumée et de la cendre. L'Enola Gay qu'était Emily lâcherait-il aujourd'hui la bombe qui détruirait toute vie dans Londres ? Croisons les doigts pour que ça ne soit pas le cas.

Il faut croire que tu t'intéresses beaucoup à moi pour voir ma présence dès que tu arrives quelque part Emily. Tu ne peux donc pas te passer de moi, au point de vouloir prendre ton déjeuner en ma compagnie ?[/b]

La jeune femme répondit à cette piètre tentative d'attaque par un sourire sarcastique. Comme si elle pouvait être obsédée par sa présence.. justement elle ne demandait qu'une chose: pouvoir échapper à cet abruti ! Chose difficile lorsque l'abruti en question se trouvait à la table située juste en face d'elle... Pourquoi bon dieu fallait-il toujours qu'il en soit ainsi ? Au point où elle en était elle aurait même préféré déjeuner en face d'un gros crapaud ! ... Enfin, peut-être pas à ce point là en fait.
Emily s'apprêtait à répliquer lorsque Scott enchaîna de plus belle.

Quant au pot de colle, tu devrais faire attention qu'il ne te tombe pas sur les chaussures. Je n'ose imaginer ce que tu pourrais faire à ce moment là. Où plutôt après, car sur le moment même, tu risques fort de ne pas pouvoir bouger d'un orteil.

Cette fois-ci, Emily resta interdite plus de quelques secondes, sa cigarette en suspend entre ses mains et sa bouche, tellement la réplique du journaliste était incongrue. Partagée entre l’incompréhension et l'envie de lui rire au nez, Emily préféra tirer une nouvelle taffe. Ne comprenait-il pas que 'pot de colle' était une expression à prendre au figuré ? Déconcertée et déjà fatiguée par cette discussion, elle répondit d'une voix lasse:

Tes paroles n'ont aucun sens Scott. Je pensais qu'il vous apprenaient au moins à vous exprimer à la Gazette, mais décidément ce torchon ne finira jamais de me décevoir !

Désirant s'intéresser à autre chose qu'à Scott-je-sais-tout, Emily saisit la carte posée sur sa table et la parcourra distraitement des yeux, se demandant ce qu'elle allait commander aujourd'hui.

Et toi que viens tu faire ici ? A part jouer les "pots de colle" comme tu le définis si bien ?

Comme si elle, Emily, faisait le pot de colle avec qui que se soit ! Au contraire, l'ancienne Serdaigle déplorait de ne pas avoir plus de temps libre pour voir Léonora, passer du temps avec elle et partager ses pensées comme le faisaient deux meilleures amies qui se respectent. Mais entre le travail au ministère, les absences de Max et sa fille dont il fallait sans cesse s'occuper, elle n'avait plus une minute à elle ! Elle utilisait donc les rares moments comme celui-ci pour voir son mari ou bien Léo, malgré la gène toujours palpable qui régnait entre elles depuis quelques années... Mais Emily s'en fichait. Depuis toujours Léo était comme une sœur pour elle, et personne ne la remplacerait jamais.

Je profite de mon jour de congé, qui était censé être un instant de répit, pour voir ma meilleure amie, dit-elle d'une voix cassante. Etant donné que toi, tu fais si bien le pot de colle, tu as du remarquer que je n'en ai pas souvent l'occasion, malheureusement...

Un peu irritée, Emily se replongea dans la lecture du menu, attendant avec impatience que la belle blonde face enfin son apparition.

Spoiler:

Toujours attablé, je commençais à pianoter sur la table en me demandant si la jeune demoiselle n'en avait pas marre d'être imbue de sa personne, superbe, arrogante, enfin... Être elle en somme. Je m'étonnais même qu'elle ne s'épuise pas elle même à force d'être aussi énervante. Où alors, elle devait se doper. C'est la seule possibilité que j'ai trouvé pour qu'elle soit toujours baïonnette au canon. En tout cas, cela lui avait promu un poste sacrément important, prestigieux, et avouons le, très bien rémunéré. Cela et le chantage aussi sûrement...

-Excuse moi, mais ta vie ne m'intéresse pas suffisamment pour que je me préoccupe de ta petite personne.

Je remarquais moi même une petite pointe de jalousie transpercer dans ma voix, tout en essayant de me persuader que non, je n'aurais vraiment pas voulu être comme elle. Finalement, elle avait la belle vie. Un beau métier, un mari charmant et qui l'aimait, une petite fille... Je laissais échapper un soupir... Tous ce que je ne pourrais jamais me permettre d'avoir un jour. Cela ne pouvait exister que dans mon imagination, n'être que dans mes rêves... Comme si je ne pouvais pas moi aussi avoir droit à une part de bonheur. En y regardant de plus près, je trouvais ma vie bien fade et ennuyeuse. Elle oscillait entre ma maison et mon travail. Les rares moments d'exception que j'avais étaient avec Leo. Moment qui aujourd'hui allait sûrement être gâché. Je poussais de nouveau un soupire et revenait au moment actuel. Je continuais de pianoter sur la table métallique de la terrasse. La jeune femme s'était plongée dans la lecture passionnante, sûrement autant que ses dossiers, du menu du bar. Tout cela juste pour ne pas faire la conversation. Quelle impolitesse !
Je me détournais de la jeune femme et me penchais pour regarder à l'intérieur pour scruter la pénombre du regard, essayant de repérer la silhouette de Leonora, fouillant les ombres de l'établissement pour voir si elle s'y trouvait. Ne la voyant pas, je reposais mon regard sur la jeune femme, où plutôt sur le dos du menu qu'elle utilisait lâchement pour se cacher.

-La couleur du menu te va très bien au teint dis moi. A croire que tu es fait pour le mettre en valeur. Mais bon... Une sang-pur comme toi, mettre en valeur la couleur du menu d'un établissement servant des sang-mêlés... Cela risque salement d'entacher ta  réputation. Y as-tu pensé ?

Je ne pouvais m'empêcher de la titiller. C'était comme un jeu, un amusement devenu rituel, juste pour la voir sortir de ses gonds. Et cela datait déjà de Poudlard, à se tirer dans les pattes constamment. Et oui, c'est l'un des défauts à vivre en communauté toute l'année pratiquement. Quand on est avec des personnes que l'on n'apprécie pas, et qui nous le rendent bien, c'était une chose à prendre en compte.

-Que diraient les gens s'ils te savaient ici... Toi, Présidente du Magenmagot, fréquenter un bar pour sang-mêlés ? Je devrais le noter pour l'apporter au journal. Cela ferait sensation, je le vois d'ici "La nouvelle politique du Ministère, un premier pas vers une justice plus juste !". En plus, je trouve que cela sonne bien... Qu'en penses-tu ?

Je souriais, avide d'attendre une réponse qui devrait sans doute être d'une violence plutôt importante, une réplique bien cinglante venant de sa part. Après tout, la journée était déjà gâchée... Pourquoi ne pas en jouer ?

Emily ne pu s'empêcher d'avoir un petit sourire satisfait derrière son menu, en entendant la réplique un peu sèche de Scott. Elle avait nettement perçu la petite pointe de jalousie qu'il avait tenté d'effacer. Et savoir que Scott l'enviait ne pouvait la mettre que de bonne humeur. D'un côté, comment pouvait-il en être autrement ? Elle était belle, riche, avait un poste des plus important au Ministère alors qu'elle n'avait que vingt-six ans, un mari en or et célèbre, une fille adorable, un Manoir impressionnant, la plus belle garde-robe de Londre, le... bon, il fallait pouvoir arrêter les bonnes choses. Elle possédait donc tout ça, alors que lui était un simple chroniqueur à la Gazette du Sorcier, célibataire endurcit. Comment pourrait-il faire le poids ? C'est très simple, il ne le faisait pas ! C'est satisfaite d'avoir rabaissé le caquet de ce bougre qu'elle reporta son attention sur le menu, pour tenter d'oublier sa présence dérangeante. Mais c'était trop demandé. La couleur du menu te va très bien au teint dis moi. A croire que tu es faite pour le mettre en valeur. Mais bon... Une sang-pur comme toi, mettre en valeur la couleur du menu d'un établissement servant des sang-mêlés... Cela risque salement d'entacher ta  réputation. Y as-tu pensé ?La, il commençait sérieusement à l'émousser. Alors qu'elle se ravissait de sa petite victoire quelques secondes plus tôt, voilà qu'elle était à nouveau sur les nerfs. Ascenseur émotionel, bonjour. D'un geste énervé, elle écrasa sa cigarette terminée dans le cendrier, ferma le menu et le posa énergiquement sur la table. Relax Emily, relax. Elle croisa ses jambe et recommença malgré elle à pianoter sur la table en bois. Léo ne pouvait-elle pas venir, là, maintenant, afin que ce débile cesse de l'harceler ? Cependant Scott revint à la charge. Que diraient les gens s'ils te savaient ici... Toi, Présidente du Magenmagot, fréquenter un bar pour sang-mêlés ? Je devrais le noter pour l'apporter au journal. Cela ferait sensation, je le vois d'ici "La nouvelle politique du Ministère, un premier pas vers une justice plus juste !". En plus, je trouve que cela sonne bien... Qu'en penses-tu ? Emily décroisa ses jambes et serra les dents. Mais quel connard ! Alors comme ça il osait la menacer, elle ? De toute évidence il ne savait pas à qui il se frottait. De plus, ce débile sans cervelle ne se rendait certainement pas compte qu'il mettait du même coup Léonora en danger avec ces insinuations stupides ! L'air cynique, la jeune femme éclata d'un rire sans aucun humour. Tu me menace Scott ? Moi ? Essaie seulement et tu verras tu le regretteras amèrement. Glaciale, elle ajouta: Et toi qui te dis proche de Léonora, tu fais un piètre ami dis moi. Tu oserais attirer encore plus l'attention sur son café alors qu'il est déjà dans les bouches de personnes bien plus dangereuses et importantes que toi ? Crois-moi elle a assez d'ennuis comme ça, alors n'en rajoute pas davantage si tu tiens à elle, pauvre ignare.

Spoiler:

Et voilà, la déclaration de guerre était lancée, les hostilités ouvertement déclarées. J'avais touché un point sensible, c'était bon à savoir. Je souris en m'imaginant la jeune femme virer au rouge carmin. Et sans aucun doute, elle voyait rouge ! Mais c'était plutôt rouge sang qu'elle m'imaginait. Ou plutôt couvert de sang, vu les paroles qu'elle venait de prononcer. Sous couvert de calme, elle bouillonnait en elle même. Cela se sentait dans ses paroles qu'elle voulait clairement acerbes.

- Tu me menace Scott ? Moi ? Essaie seulement et tu verras tu le regretteras amèrement. Et toi qui te dis proche de Léonora, tu fais un piètre ami dis moi. Tu oserais attirer encore plus l'attention sur son café alors qu'il est déjà dans les bouches de personnes bien plus dangereuses et importantes que toi ? Crois-moi elle a assez d'ennuis comme ça, alors n'en rajoute pas davantage si tu tiens à elle, pauvre ignare.

Si moi je la menaçais, elle me faisait littéralement une déclaration de mort. En même temps, pour être objectif, c'est vrai qu'elle avait plus de possibilités que moi. Mais cela ne m'empêcherait pas de lui chercher des noises encore et toujours. Autant ne pas changer les bonnes vieilles habitudes. De toute façon, ce n'était pas vraiment dans les miennes de les changer. Toujours plus provoquant, je lui répondit alors, tout sourire.

- Tu sais, je ne me suis pas permis de t'insulter, tu pourrais faire de même. On t'a donc si mal élevée ? Et puis, ignare, ignare... Il n'y a rien que je ne sache déjà, puisque j'ai des contacts tout de même un peu partout, comme tout journaliste qui se respecte.

Je m'avançais sur ma chaise, me penchant légèrement au dessus de la table, dans l'attente d'une réponse, mais il s'avère que cette réponse ne viendrait pas. Tout du moins pas de suite, car c'est le moment que choisit la jeune tenancière pour débarquer sur la terrasse. Ou plutôt débouler tel une furie, sûrement alerté par le ton qui devait monté. En même temps, si elle nous avait vu, elle n'avait sûrement pas eu besoin d'attendre pour voir que la sauce allait tourner, elle devait sûrement l'avoir deviné dès le premier coup d’œil. Bien que la jeune présidente du Magenmagot et moi ne nous soyons jamais vraiment entendu, la nature de nos dispute s'était faite, elle, plus insidieuse, plus sournoise avec le temps. Des disputes à grands cris, nous étions passé aux sous-entendus que parfois nous seuls pouvions comprendre, mais qui, lorsqu'ils étaient prononcés, donnaient une ambiance tellement tendue que les gens se doutaient facilement de ce qui pouvait se cacher sous des termes parfois polis.

Une nouvelle journée comme les autres pour Léonora ; un réveil morne dans un lit vide, un Café plein dès l'ouverture, de nombreuses commandes à satisfaire .. Ses gestes étaient précis, concis, répétitifs. Un sourire de façade sur les lèvres, la belle servait ses clients, pressait son personnel, motivait les cuisines. C'était une belle matinée ensoleillée dont elle ne profiterait pas, elle en était sûre, d'autant plus qu'elle venait d'apercevoir Emily s'asseoir en terrasse, à quelques mètres seulement de Samuel.
Léonora resta immobile un instant, partagée entre l'envie d'aller dehors et d'embrasser sa meilleure amie qu'elle n'avait pas vu depuis trop longtemps, et la peur d'être à nouveau coincée entre ces deux amis qui se détestaient tant. L'appel d'une cliente fit le choix pour elle. S'il vous plait, il vous reste de ces petits gâteaux à la crème de nuage ? Léonora se retourna, distraite, souris à la vieille dame et alla chercher sa commande. D'autres demandes telles que celle-ci fusèrent, si bien qu'elle oublia quelque peu la présence de ses amis et fut à nouveau absorbée par son travail. De temps à autre, elle entendait la voix ingénue et fière de Samuel, ou celle froide et menaçante d'Emily, sans pour autant se décider à intervenir. Le ton montait, elle s'en rendait compte, mais elle ne pouvait pas laisser sa clientèle comme ça ..

Pourtant, vint un moment où les paroles distinctes d'Emily la poussèrent à sortir. Tu me menace Scott ? Moi ? Léonora lança un signe de tête à Ivy et à Sean, à eux de mettre les bouchées double pour maintenir l'endroit pendant qu'elle réglerait le problème. Comme si son Café n'en avait pas assez .. Entre les quelques pro-purs qui faisaient pression pour qu'elle ne serve qu'à des sorciers de bons rangs et les membres de la Résistance qui venaient ici, de plus en plus nombreux, voilà que la Présidente du Magenmagot se battait comme une chiffonnière avec un Journaliste de la Gazette. Non mais c'est pas bientôt fini oui ?! Elle était sortie en trombe, son tablier toujours autour de sa taille, les mains sur les hanches, et les joues rouges d'agacement. Vous avez pas honte, à votre âge, de vous disputer comme des enfants ? Vous donnez une belle image du Ministère et de la Gazette tiens, tout le monde vous regarde ! Et en effet, les autres clients du café et les sorciers du Chemin de Traverse se retournaient -et s'arrêtaient même parfois- pour regarder d'un oeil curieux les deux jeunes sorciers.

Edit d'Emily: 418 mots → plus de 350 mots = 20pts

Derrière la colère Emily était satisfaite. Elle pouvait sentir qu'elle avait touché dans le mile vu la mine crispée de Scott. Elle pouvait lire d'ici dans ses pensées. Bien sur qu'elle était dangereuse avec la place qu'elle occupait. Elle avait bien plus d'influence que lui dans le monde magique et si il s'avérait qu'il la menaçait réellement, il savait bien qu'il pourrait le payer très cher. Pourtant comme à son habitude, il continua à faire le malin et ne se priva pas de lui répondre une fois de plus. Oui elle l'avait insulté et alors ? Lui se permettait de la menacer et en plus de mettre Léo en danger ! Chez Emily, les insultes faisaient parfois presque partie de la conversation, surtout quand elle avait à faire à des types comme lui. Elle n'avait aucun scrupules à le rabaisser et si il continuait ainsi, elle n'allait pas s'en priver ! A présent assise sur le bord de sa chaise et penchée en avant, elle ouvrit la bouche pour lui répondre mais une tornade blonde lui coupa la parole. Non mais c'est pas bientôt fini oui ?! Vous avez pas honte, à votre âge, de vous disputer comme des enfants ? Vous donnez une belle image du Ministère et de la Gazette tiens, tout le monde vous regarde ! La jeune femme regarda autour d'elle et en effet, tous le monde les regardait, certain jetant simplement des coup d'oeils furtifs ou d'autres carrément arrêtés dans la rue pour les observer. Agacée, Emily se remit bien droite sur sa chaise. Et alors qu'est-ce que vous regardez ? Ce n'est pas un spectacle ! dit-elle d'un ton sec aux passants, une expression sur le visage dissuadant tout être normalement constitué de continuer à les regarder ainsi. Ni une ni deux, la foule s'éparpilla et les client du café reprirent leur conversations le plus normalement possible. Elle passa alors la main dans ses cheveux afin de remettre sa coiffure un peu ébouriffée en place et se leva pour saluer son amie. Tu as raison Léo. Comment vas-tu ? Je suis contente de te voir ça fait si longtemps ! s'exclama-t'ele d'une voix enjouée, ignorant royalement Scott qui fulminait toujours à la table d'à côté. Pas question de le laisser gâcher ce moment avec Léo par davantage de cri et de stupidité. Elle était venue pour voir son amie et passer du bon temps avec elle, et elle y comptait bien.

Je n'avais pas plus tôt fini de parler que l'ancienne élève de la célèbre maison aux couleur de sang et de soleil débarqua sur la terrasse. Sûrement alertée par la discussion dont émanait une froideur glaciale et qui allait se terminer sous peu. Sûrement... La jeune femme à la blondeur à en faire verdir plus d'une n'était qu'à peine arrivée à l'extérieur qu'elle commença à nous sermonner. Comme à la belle époque tiens... Il y a bel et bien des choses qui ne changent donc jamais, et cette rivalité enfantine, même si plutôt mesquine, en faisait indubitablement partie. Tout comme l'amitié que l'un et l'autre nous pouvions porter à la petite tête blonde qui se tenait là, à côté de nous, le plateau à la main et le poignet sur la hanche, telle une madone qui aurait trouvé ses enfants en flagrant délit.

On peut reprocher bien des choses à Emily, mais au moins, elle savait se faire obéir. Après les réprimandes de la blonde et les ordres pour faire fuir la foule de badauds qui s'était assemblée, curieuse de voir un homme et la jeune vice présidente en train de se lancer dans une joute verbale des plus réfrigérantes, mon ancienne camarade de maisonnée finit par s'enquérir de la santé de la blonde. Il était à craindre que je doive encore la supporter un moment. Même si j'aurais bien voulu pouvoir retrouver mon amie seul à seule, afin de connaitre son état de santé mais surtout son état émotionnel. Je soupirais longuement, laissant à Emily tout le temps d'étaler toute la flagornerie dont elle pouvait être capable. Pendant ce temps, je laissais mon regard errer parmi le paysage urbain qui nous entourait. C'était déjà bien plus divertissant. L'architecture du chemin de traverse était d'époque, et la magie aidant, les façades n'avaient quasiment pas été retouchées depuis bien longtemps. Elles formaient une fresque dont les courbes et les droites formaient des entrelacs à chaque coin de rue. Et cela se poursuivait parmi tout le dédale labyrinthique qui se formait à partir du Chemin de Traverse. Le monde magique était décidemment bien plein de surprise, pour peu qu'on décide de s'y attarder un peu...

Revenant à la petite réunion improvisée qui s'était formée sur la terrasse du café de Léonora, je fini par y glisser mon petit grain de sable, histoire de gripper un peu les rouages biens huilées de la machinerie d'Emily.

-Oui, moi aussi je suis venu prendre de tes nouvelles. Je m'inquiétais de ne pas en avoir, du coup, j'ai pris mon jour de congé aujourd'hui pour venir te voir. Tu as peut être le temps pour t'asseoir un peu et prendre un café ?

Souriant malicieusement, je décalais la chaise de la table ou j'étais assis pour l'inviter à s'asseoir un instant. Mais à ma table, bien sûr...

Léonora se calma un peu, regardant ses deux meilleurs amis avec impatience, comme une mère le ferait pour ses enfants. C'était assez ironique d'ailleurs, qu'entre une fervente alliée du Ministère et un journaliste rebelle, ce soit justement elle, pauvre petite tenancière de café, qui vienne remettre de l'ordre. Emily était agacée et en colère, tout comme Samuel. Deux vrais gamins en pleine dispute, qui tenaient absolument à avoir un jouer pour eux tout seul. C'était risible.

Emily reprit contenance et répliqua sèchement aux curieux de s'en aller, ce qu'ils firent assez rapidement. C'est que son regard foudroyant était assez persuasif. Elle se tourna à nouveau vers son amie et repris, avec un sourire cette fois rayonnant. Tu as raison Léo. Comment vas-tu ? Je suis contente de te voir ça fait si longtemps ! La belle se calma un peu et se tourna vers Emily. Sa tactique pour énerver encore plus Samuel en l'ignorant se voyait à douze kilomètre, mais Léonora choisit d'en faire fit. Par Merlin, elle avait déjà assez de problèmes personnels et passait déjà une journée assez pourrie pour en plus y ajouter les gamineries d'Emily et de Samuel. Qu'ils continuent d'agir comme des enfants s'ils le souhaitaient, mais en repartant et pas dans son café, s'il vous plait.

Moi aussi, c'est dommage qu'on ait pas pu se voir plus tôt. Mais je suppose qu'avec ta famille, Jean, et ton travail au Ministère .. il ne te reste pas beaucoup de temps. Très beau discours d'ailleurs, chez les Grey. Vraiment .. intéressant. Ça pour être intéressant. Les mots d'Emily l'avaient dégoûté, purement et simplement. Elle avait toujours su ce que pensait son amie, et que celle-ci œuvrait pour le Ministère depuis un sacré moment. Mais la voir impliquée à ce point là, si proche de ce monstre Grey, ça avait été .. un choc, dur à encaisser. Maintenant, elle n'était plus séparée d'Emily que par la jalousie qu'elle lui portait, avec sa belle famille, sa fille parfaite, son mariage aimant, ses ambitions et patati et patata. A présent, leur distance devenait idéologique, et donc infiniment plus profonde. Car si Emily savait que sa meilleure amie avait œuvré -et pas qu'un peu- pour les attentats au Manoir Grey, qui sait ce qu'elle pourrait bien faire. Leur amitié avait traversé tellement d'épreuves, mais celles à venir étaient de loin les plus redoutables.

Oui, moi aussi je suis venu prendre de tes nouvelles. Je m'inquiétais de ne pas en avoir, du coup, j'ai pris mon jour de congé aujourd'hui pour venir te voir. Tu as peut être le temps pour t'asseoir un peu et prendre un café ? Léonora regardait Emily différemment, ça devait surement se voir malgré ses efforts pour le cacher. Elle la regardait fixement lorsque Samuel intervint, la sauvant ainsi de ses pensées. Euh .. La belle se tourna pour voir Sean lever le pouce, lui indiquant que tout était ok à l’intérieur. Oui, oui bien sûr. C'est gentil à vous deux d'être venus. Assez drôle que vous soyez disponibles le même jour et qu'on se retrouve finalement à trois ici, mais bon, j'espère qu'on pourra laisser de côté les animosités pour passer un bon moment ensemble, non ? Sean arriva avec un énorme chocolat suisse pour sa patronne.

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Malgré toute l'animosité qu'elle pouvait avec pour Scott, Emily était venue voir son amie, et il ne fallait pas qu'elle laisse ce moment si précieux se gâcher par des disputes. Il était tellement rare ces derniers temps d'avoir un peu de temps à elle qu'elle ne souhaitait plus gaspiller une minute de plus. Se reprenant donc, elle prit des nouvelles de Léonora avec bonne humeur, et celle-ci lui répondit qu'elle aussi était contente de la retrouver et qu'il était dommage qu'elles n'aient pu se voir avant. Elle acquiesça en l'entendant évoquer son travail et sa fille. Oui à vrai dire, je n'ai pas une minute à moi ! Heureusement j'ai une nounou en or et une secrétaire adorable ! Je ne sais pas ce que je feraient sans elles dit-elle en souriant. Mais il fallait également avouer que ces derniers temps, l'ex Serdaigle ne s'était pas sentie très à l'aise avec Léo. Elle ne pouvait s'empêcher de remarquer à quel point leurs vies actuelles différaient, que ce soit par leurs choix professionnels totalement opposés, mais aussi pour leurs fréquentations et leur position face au nouveau régime. Léonora ne manqua pas l'occasion d'ailleurs de saluer sa prestation lors de la soirée organisée au Manoir Grey, ce qui malgré elle, mit Emily un peu mal à l'aise. Si elle avait eu le choix, elle n'aurait clairement pas souhaité faire ce fameux discours devant toute cette assemblée de sorciers soutenant la famille Grey. Mais voilà, elle ne l'avait pas eu, ce choix, et Mrs Grey lui avait clairement posé un ultimatum silencieux. Elle n'avait eu qu'à s'exécuter, ou elle en aurait payé les conséquences, elle le savait. Et elle était bien décidée à ne faire courir aucun danger à sa fille. Eh bien merci dit-elle avec un faible sourire un peu pincé. Elle voyait bien que Léo n'approuvait pas cette prise de position, mais qu'aurait-elle fait à sa place ? Je t'avoue que c'était assez... impressionnant, mais j'ai fait de mon mieux pour représenter le Ministère. Elle ne pouvait clairement pas lui dire ici, en plein lieu public et à l'oreille de tous qu'on l'avait forcée, qu'elle n'avait pas eu le choix, et qu'elle avait fait de son mieux. Qu'en réalité elle était de plus en plus inquiète de l'influence qu'on pouvait avoir sur elle au travers de sa fille, et qu'elle en mourrait si on devait toucher à son trésor. Que même si elle avait toujours été à tendance pro-pur, les manières des Grey la débectaient et que si elle le pouvait elle mettrait fin à tout ça... Mais au fond, même en privé, est-ce qu'elle aurait eu le courage de lui montrer ainsi toutes ces faiblesses, toutes ces failles, alors qu'enfin après toutes ces années elle voyait l'envie et la jalousie dans le regard de sa meilleure amie ? Non, elle préférait la laisser penser que sa vie était parfaite, comme elle l'avait toujours souhaité et comme elle l'exposait à qui voulait bien l'entendre.
Scott choisit ce moment pour intervenir et inviter Léo à s'asseoir à sa table, ce qui fit légèrement tiquer Emily. Non mais vraiment celui-là, il ne laissait jamais tomber. Léonora accepta, relevant le fait assez "drôle" selon elle qu'ils aient pu se libérer ainsi tout le deux le même jour. Oui, quelle coïncidence dit Emily d'une voix tout sauf enjouée, mais prouvant sa bonne fois en tirant sa chaise à côté d'eux, à la table de Scott.

HJ: